Sur la température des brushless - suite
Comme vu précédemment, un modèle électrique qui reproduit fidèlement les performances des moteurs brushless part du principe que la résistance du système (moteur + contrôleur) augmente avec la vitesse de rotation du moteur. L'augmentation de la résistance est difficilement démontrable, du moins à mon niveau ! Cependant, on devrait pouvoir en percevoir les effets au niveau de la production de chaleur. En effet, si la résistance augmente avec les tr/min, alors un moteur tournant sous le même courant mais à une vitesse de rotation moindre devrait produire plus de chaleur que s'il tournant plus vite. La production de chaleur se faisant par effet Joules, donc en rapport direct avec RI², si I reste le même mais que plus de chaleur est produite, cela signifie que R est augmenté...
Pour vérifier cela, j'ai foutu un moteur sur le banc d'essai, avec capteur de température placé au plus près du bobinage:
Le capteur reste tout de même sous l'influence du flux d'air généré.
Si l'on suppose que l'augmentation de la résistance se joue au niveau de la commutation (ce qui est cohérent avec la relation avec les tr/min), le contrôleur pourrait bien être le lieu de cette augmentation, donc j'ai mis un capteur de température au contact du contrôleur. J'ai emballé ce dernier histoire d'annuler l'influence du flux d'air:
Bien sûr, il faut surveiller que rien ne chauffe au point de cramer!
J'ai ensuite fait deux séries de mesures, avec deux hélices et en ajustant la tension de sorte que le système produise le même courant à des vitesses de rotation différentes:
- à 11800 tr/min et sous 12 A,
- à 5300 tr/min et sous 12 A.
Le moteur est actionné pendant 60 s puis coupé, la température augmente encore malgré que le moteur soit coupé et qu'il n'y ai plus de courant, ça vient du fait que la chaleur se répartie encore des zones chaudes aux zones froides. On note la différence flagrante de chaleur produite par la différence de la température mesurée dans les deux cas.
Au niveau du moteur:
Au niveau du contrôleur:
La différence est très sensible au niveau du contrôleur, qui n'est donc pas un simple commutateur électronique aux pertes quasi nulle, à la résistance si faible qu'elle est négligeable.
Contrairement à ce que j'avais constaté précédement, ici le moteur chauffe aussi moins sous une vitesse de rotation inférieure. La différence n'est pas négligeable.
Quoiqu'il en soit, il semble bien, une fois de plus, que les phénomènes résistifs soient plus compliqués que prévu.